Les wantotristes rêvent-ils d’égorger des moutons électriques

/// Les Wantoutristes rêvent-ils d’égorger des moutons électriques ?
/// Tome 2 ///
/// L’avenir appartient aux Wantoutristes qui font la queue tôt ///

A ce stade de l’histoire, il apparaît nécessaire, pour la bonne compréhension du contexte, d’apporter quelques précisions. Les wantoutristes vivent dans un léger désarroi depuis que leur chef, le grand Houari Boom & Dienne, est mort. Et même quand il était mort, il les a quand même gouverné pendant de nombreux mois. Mais ils demeuraient heureux d’être si bien gouverné, même par un mort.

Naguère, du temps du grand Houari Boom & Dienne, l’air était plus pur, Alger plus belle, Les rues étaient plus propre et n’étaient pas infestés de chiens errants le jour et d’islamistes la nuit. Les wantoutristes draguaient devant La Grande Poste d’Alger et les filles portaient des mini jupes sous le nez des islamistes par encore familier avec l’égorgement de moutons électriques ….

Il faut reconnaître que Le grand Houari Boom & Dienne a su gouverné le Grand Wantoutri avec bienveillance pendant quarante ans. Certes, il était encore plus réactionnaire que la plupart des radicaux wantoutristes, mais il savait se montrer généreux avec les riches et général avec les militaires. Et surtout Le Grand Houari Boom & Dienne avait su mourir comme un grand Patriote de la guerre de libération, c’est à dire dans son lit. En fait pas vraiment dans son lit car en réalité il est mort dans un lit soviétique dans un hôpital de Moscou, enfin nous touchons là à sa vie privée . On a dit beaucoup de mal du grand Houari Boom & Dienne, et c’est vrai qu’il avait mauvaise haleine, mais force est de reconnaître qu’il a su laisser des algériennes en mini jupe, pratique qui ne s’est pas beaucoup perpétuée par la suite. Reconnaissons lui au moins ce grand fait d’arme.

Jadis, donc, l’air était plus pur et les filles plus belles. la brise de mer soulevait les robes légères des étudiantes sous le regard gabrateur et appréciateur des Wantoutristes. Rétines et pupilles, les wantoutristes avaient les yeux qui brillent adossés aux murs, leur vie entière, de la grande Poste d’Alger. Tout était réglé au poil. pas de soucis pour l’avenir. Tout était national. Les sigles inondaient les conversations SNSB et faisaient la fierté des faiseurs de queue : (Société Nationale des Stylos Bics), SNEMP (Société nationale des Emballage en matières plastiques), SNUG (Société nationale des usines à gaz), SNRP (Société Nationale de la Rente Pétrolière). La fonction publique pas en reste était à la fois nationale & populaire : RWDP (Republique Wantoutriste démocratique et populaire), APN (Armée Nationale et Populaire), ANP (Assemblée Nationale et Populaire). Il est a noté que le sigle de l’armée et de l’assemblée pouvait rpeté à confusion mais bon. À la télé, la mire cédait sa place à une speakerine qui vous annonçait “saydati & Saydata” devant un immense soleil immuable qui annonçait invariablement le beau temps dans ce pays plein d ‘Amour et de Soleil. Les rafales des exécutions de 20h00 précises donnaient l’heure à tout les la population algérois confortablement installé devant la télé pour regarder la 2000 eme rediffusion des “Vacances de l’Inspecteur Tahar”. C’était réglé comme de l’horlogerie helvète comme dirait Dda Lho qui s’y connaissait en travail d’helvète.

C’est le moment de vous parler du passe-temps favoris des wantoutristes : “Faire la queue”. La file d’attente pas tout à fait ordonnée, mais pas totalement désordonnée non plus, n’est pas seulement un cliché. C’est une pratique élevée au rang d’art. Il suffisait d’aller à la Grande Poste, au Souk El Fellah, devant les cinémas qui diffusaient le dernier film indien ou dans une administration pour le constater. Les wantoutristes étaient les champions du monde de la «queue».

Cette pratique était poussée à son paroxysme quand il fallait se procurer un sésame auprès de administration Wantoutriste célèbre pour son soucis du détails et son coté tatillon. Quand une rumeur annonçait l’arrivée de nouveaux frigo yougoslave au souk El Fellah des milliers de wantoutristes faisaient la queue pour se procurer le meilleur de la technologie non alignée du Maréchal Tito ou du Grand Nehru. Certains y passaient 3 jours et 3 nuits sans perdre leur enthousiasme, au contraire car la file d’attente est un hobby, voire un plaisir. On s’équipait de tabourets, de couvertures, de l’indispensable sock de jus d’orange n lmchmache et on faisait connaissance avec ses voisins de queue. Certains sont des vétérans et déclamaient fièrement: “ça fait 20 ans que je fais la queue devant la grande Poste pour acheter un timbre”. Respect!

Ici le «queue-jumping» n’etait que très partiellement toléré. La seule façon de faire, c’etait d’attendre patiemment son tour. Sauf si vous aviez un uniforme de militaire ou de gendarme. Pas la peine d’invoquer un passe-droit dû à son rang ou une urgence quelconque. Les wantoutristes se retourneront et vous diront quelque chose du style: “même si ta mère est à l’agonie wallah tu prend pas ma place”. En fait la queue était un véritable rite social. Faire la queue etait même devenue rite initiatique et on ne devenaient réellement un véritable wantoutriste qu’après avoir acheté un timbre à la grande Poste d’Alger ou se procurer un équipent électrique dernier cri en provenance de Yougoslavie au Souk El Fellah.

Par Azzedine Ait Khelifa ..suite a un échange éminemment érudit avec Datathwen Eldjoudhi au sujet du comment et du pourquoi de certaines choses et de beaucoup d’autres dont vous tous ignorez le secret bande de khroubchis boubchis koulchis. Et ce truc n’a meme pas ete corrigé pour les fotes d’antografe.

A suivre